Congoscope

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dimanche, juin 04, 2006

Cinq questions à DSI *

1.Vous êtes membre du Bureau politique du Pprd, l’un des principaux partis qui soutiennent la candidature de Joseph Kabila. Comment jugez-vous l’homme et quelles sont ses chances dans la course à l’élection présidentielle?

Pour l’avoir observé durant les cinq années de pouvoir d’Etat, je soutiens qu’il a une vision claire pour la RD-Congo et un solide projet de société. Il a été le catalyseur de la volonté nationale. Il a su mener le bateau de la transition jusqu’au port... Il a pu tenir ses promesses, grâce à sa force de caractère. Il a, sans nul doute, un destin. Comme qualités particulières, il y a son flegme qui marque plus d’une personne qui le rencontre. Très peu loquace, il est pourtant d’une écoute très active, preuve d’une sagesse précoce? Corneille ne disait-il pas: «Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ?» Je compte, à son actif, l’organisation et la tenue du Dialogue intercongolais, le partage du pouvoir d’Etat avec les ex-belligérants, l’opposition politique et la société civile. Son amour de la patrie, sa probité morale et sa grandeur d’âme sont hors du commun. Ses chances de succès résidant dans sa connaissance du pays et du Congolais qu’il gère au quotidien, il pourra certainement réaliser son programme de gouvernement.

2. Parlons à présent de vous-même : quelles sont vos ambitions à l’heure de l’expression de la voix du peuple?

Je brigue le mandat de sénateur à la Mongala même si plus kinois que moi n’existe pas. Je vais là-bas pour mettre au service de la population, pour son bien-être, mon expertise multiple et éprouvée, ma longue expérience en politique, sans oublier mes nombreuses et importantes relations internationales. Je laisse Kinshasa aux jeunes après y avoir consacré toute ma jeunesse. Néanmoins, j’y suis présent et actif et certainement encore pour longtemps.

3. Vous faites certainement allusion à l’unité de mesure dénommée «sakombi», que vous aviez imposée aux marchandes de Kinshasa. En êtes-vous fier des décennies plus tard?

Pour lutter contre la hausse des prix de certains produits de première nécessité, à l’époque où j’étais gouverneur de la ville de Kinshasa, j’ai réuni les quatre commissaires sous-régionaux pour réflexion et recherche de solutions. Il s’est dégagé notamment la nécessité impérieuse de proposer au marché une unité de mesure commune et d’imposer l’affichage des prix. J’ai passé commande à la société Plastica. Aussitôt que l’unité de mesure était sur le marché, à la faveur de l’uniformité, les vendeurs lui ont collé mon nom. Ceci me rappelle, du reste, la poubelle, ce récipient destiné à recueillir les ordures ménagères, qui ne doit son nom qu’à un certain préfet de police de Paris qui, en 1884, en imposa l’usage. Je suis reconnaissant envers les Kinois qui n’ont oublié ni l’unité de mesure, ni ma personne.

4. Vous avez été très proche de Mobutu et de L.D. Kabila. Dans le film «Mobutu roi du Zaïre», l’opinion considère que votre témoignage a terni l’image du maréchal. Tandis que pour M’zee Kabila, la même opinion reproche votre adresse à la nation le déclarant vivant alors qu’il était déjà mort. Etes-vous choqué par ce double jugement?

En 1995, le réalisateur du film en question est venu chez-moi et j’ai témoigné. Dans ce témoignage, j’ai dit beaucoup de choses, de bonnes et aussi de mauvaises. Mais je m’étais résolu à ne parler que de faits vécus. Le montage d’un film est l’expression du réalisateur du film. Aussi n’avait-il choisi que les propos qui appuyaient son opinion initiale. Tout comme à ma conversion, j’avais brossé un tableau sombre de ma propre vie. Cela avait-il terni ma propre image? Pourtant, lors de mes témoignages, au pays et à l’étranger, les foules m’écoutaient et se convertissaient. A propos de mon adresse de janvier 2001, j’avais agi en qualité de ministre de la Communication, donc de porte-parole du gouvernement. Et en tant que tel, je n’avais pas à annoncer ma décision, mais plutôt celle du gouvernement.

5. En tant que vice-président de la Haute autorité des médias, vous suivez certainement les réactions des professionnels des médias et des acteurs politiques et sociaux, en faveur ou contre les directives de votre Institution. Certains de ces propos fustigent le comportement caporaliste ou caporalisant de la Ham. Quel est votre commentaire?

Je constate, malheureusement, que beaucoup de professionnels des médias crachent constamment sur la déontologie et l’éthique. Et nombre d’acteurs politiques et sociaux ne font pas toujours montre de la courtoisie et de l’élégance qui devraient les caractériser.

Par Ben-Clet

* Dominique Sakombi Inongo , Ambassadeur et vice-président de la Haute Autorité des Médias.

In le Potentiel du 31 mai 2006